Savoir vivre en couple | Etapes de la vie épisode8

Avez-vous repéré des étapes dans votre vie de couple ?

Savoir vivre en couple | Etapes de la vie épisode8

IL : des étapes, je ne sais pas ! Si c’est le cas, il y a par lesquelles nous avons dû passer plusieurs fois !

ELLE : je parlerais plutôt de crises où nous avions le sentiment de ne plus être sur la « même longueur d’onde » et d’être devenus des étrangers l’un pour l’autre.

IL : dans les périodes  de  conflits,  nous  nous comportions comme des ennemis : moi, je ne disais plus rien… et je pensais que je ne pourrais jamais finir ma vie avec cette personne.

ELLE : moi, je trouvais tous les prétextes pour lui faire des reproches et pour le rendre responsable de ce qui n’allait pas dans la maison.

IL : c’était pénible. Il y avait toujours quelque chose que je faisais mal !

ELLE : j’avais l’impression que tu faisais exprès de faire le contraire de ce que j’attendais !

IL : dans ces moments-là, je trouvais tous les prétextes pour fuir la maison. J’avais peur de rentrer chez moi et d’être accueilli par des reproches.

ELLE : tout d’un coup, tu devais aller voir un tel ou un tel pour régler un problème ou rester plus longtemps au travail pour terminer un dossier. Je commençais à me demander s’il n’y avait pas une autre femme !

IL :  il  y  en  avait  plusieurs  autres  qui  percevaient  mes  difficultés  et m’entouraient de leur gentillesse et de leur compréhension, mais je laissais les choses à leur place, sentant bien que les dérapages étaient faciles.

ELLE :  j’avais  un  collègue  de  travail  que  j’aimais  bien,  car  il  prenait  le temps de m’écouter. Il avait lui aussi des problèmes de couple et nous mettions en commun nos histoires.

IL : je me sentais incapable de dire quelque chose à ma femme et je savais de toute manière qu’elle ne m’entendrait pas. C’est comme si nous parlions deux langues différentes et nous n’avions pas d’interprète !

ELLE : nos enfants sentaient bien les tensions et faute de pouvoir faire revenir  mon  mari  à  la  raison,  je  prenais  le  prétexte  des  enfants  pour  faire pression sur lui et lui faire comprendre qu’il devait faire des efforts pour eux  !

IL : j’étais encore plus culpabilisé et je prenais sur moi toutes les causes du malaise familial.

ELLE : j’avais l’impression de redevenir une petite fille craintive reportant sur  mon  mari  la  même  crainte  qu’à  l’égard  de  mon  père,  autrefois.  J’étais intérieurement en colère contre tout le monde parce que les choses n’allaient pas comme je le voulais.

IL : en tant que responsable de ma famille, je voulais donner une bonne image et prouver que tout allait bien, mais la réalité était tout autre et je me sentais incapable de faire front pour trouver des solutions valables.

ELLE : je devais me débrouiller toute seule, tout gérer dans la maison, prendre des décisions… avec la crainte des critiques de mon mari si le résultat n’était pas comme il l’espérait.

IL :  j’estimais  que  la  maison  c’était  son  affaire  et  que  son  activité professionnelle  venait  au  second  plan, puisque, en tant que chef de famille, c’était  à moi d’assumer de quoi faire vivre mon foyer.

ELLE :  avant  de  partir  au  travail,  je  devais  mettre  la  maison  en  ordre, mettre en route une lessive, veiller à ce que les enfants soient prêts pour l’école : tout ça en un temps record !

IL : et le soir, je la voyais afférée et occupée, alors que j’aurais souhaité qu’elle s’arrête un peu, quand je rentrais du travail, pour partager avec moi ce qui s’était passé dans la journée. J’avais besoin de ce temps de détente en rentrant à la maison pour couper complètement et évacuer le stress professionnel.

ELLE : on ne peut pas dire que nous étions synchronisés ! La semaine se passait ainsi, avec des espoirs déçus, des frustrations rentrées et le sentiment d’être prisonniers de ces fonctionnements.

IL : l’accumulation de tout cela créait des conflits plus ou moins ouverts et  une  réaction  de  chacun  qui  paraissait  complètement  incongrue  à  l’autre, comme s’il n’y avait plus de « courant » entre nous.

ELLE : heureusement, j’avais les enfants pour compenser les « manques » de mon mari !

IL : tu te mettais même entre eux et moi, comme si tu voulais les préserver de mon influence «  néfaste » ou de mon incapacité à donner de l’amour. Avec le recul, j’aurais souhaité que tu me dises en face ce qui n’allait pas, pour que je sache à quoi m’en tenir. Je sentais bien que ce qui était mis en avant n’était que la surface d’un problème plus profond.

ELLE : j’avais peur que tu ne me juges mal et surtout que tu ne m’aimes plus, que tu te lasses de moi et que tu ailles voir ailleurs quelqu’un de forcément mieux. C’est pour cela que parfois je ne disais rien ou je faisais semblant ou alors j’agissais exactement au contraire de ce que tu attendais de moi !

IL : on dit que les mésententes viennent de malentendus ! Je trouvais que tu ne m’écoutais pas beaucoup, que ce que je disais te rentrait par une oreille pour sortir aussitôt par l’autre !

ELLE : tu peux parler ! Tu ne te souviens pas les fois où tu faisais ta tête de mule, ou tu faisais exprès de mal te tenir à table ou ailleurs, où tu faisais semblant de te tromper alors que tu avais agi délibérément uniquement pour me provoquer.

IL : et toi, tu faisais comme si je n’existais pas ou comme si j’étais quantité négligeable  dans  le  lot  de  tes préoccupations  quotidiennes.  Je  me  sentais souvent la cinquième roue de la charrette !

ELLE : nous avons eu de graves conflits qui ont mis en déséquilibre notre relation conjugale, au point qu’il s’en est fallu de peu de basculer dans la rupture, préférant vivre seule que si mal accompagnée !

IL : comme je ne peux pas vivre seul, j’aurais choisi une autre compagne en  me  disant  que  de  toute  façon,  elles  sont  toutes  pareilles,  exigeantes, compliquées et incompréhensibles.

ELLE : ce qui nous retenait de choisir la solution apparemment facile du divorce, c’est notre amour. C’est bien cet amour qui était le fondement de notre union et le reste n’était que la forme que nous choisissions de donner à notre relation conjugale selon les événements et les situations de vie.

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NOUS :  Il  y  a  une  chronologie  dans  la  vie  conjugale :  elle  part  de  la naissance du couple, de sa création, passe par des étapes de croissance pour atteindre  une  maturité  après  avoir  surmonté  les  turbulences  de  sa  période « adolescente ». Les  étapes  arrivent  au  moment  d’événements  importants  dans  la  vie du couple qui nécessitent un remaniement, un réaménagement des rôles, des tâches et des investissements de chacun et la prise de décisions importantes pour l’avenir du foyer.

La  première  période,  dite « lune  de  miel »,  même  si  elle  est  brève  et du  fait  de  l’importance  du  sentiment  amoureux,  fait  partie  de  ces  moments de  recréation  de  la  personne,  où  il  est  possible  de  renouveler  son  potentiel affectif et ses facultés d’adaptation aux sollicitations de la vie quotidienne. D’où l’importance  de  revenir  régulièrement  à  ce  « premier  amour »  sans  calcul  ni exigence. Il y a un désir d’authenticité et de qualité de la  vie conjugale, qui est déterminant pour la durée du couple. La réalité du quotidien oblige à l’abandon de certaines illusions, avec la nécessité de se voir et de se comprendre mutuellement tels qu’on est et non selon une image idéalisée.

Il  y  a  alors  le  désir  d’un  retour  à  l’autonomie  personnelle  au  moyen d’activités extérieures au couple avec recherche d’autres relations, familiales, professionnelles,  amicales  pour  diminuer  le  caractère  excessif  et  exclusif  de l’investissement amoureux. Le couple se rôde  en modifiant son fonctionnement interne, à l’initiative de la femme souvent, qui par nature est plus réaliste. C’est une phase critique, où le divorce est fréquent, car la réalité et les obligations de la vie quotidienne ont terni l’image idéale du couple et obligent chacun à s’ajuster à l’autre et à se placer sur un même plan d’égalité. C’est  le  temps  où  la  gestion  matérielle  de  la  vie  commune  et  de  son organisation devient prioritaire, car il faut trouver un accord pour les questions de vie : argent, travail, loisirs, enfants, familles et amis respectifs et réintégrer la vie sociale et le monde environnant.

La recherche de stabilité est la troisième étape, lorsque le couple organise son territoire, ses relations, sa vie intérieure à la lumière des essais suivis d’erreurs, d’échecs ou de réussites qui contribuent à l’expérience conjugale. Chaque conjoint est plus autonome, il y a mobilité des rôles. C’est une période de maturation du couple avec des remises en cause, de nouveaux choix, des mises au point, pour continuer, s’adapter, changer. Cela correspond souvent à l’adolescence des enfants. C’est  une  période  critique  avec  des  difficultés,  pour  chacun  à  suivre l’évolution et à marcher au même rythme, avec le danger et la tentation de vivre sur  un  acquis.  Les  rôles  masculins  et  féminins  se  précisent  en  référence  aux modèles et contre modèles parentaux qui gardent force de loi. Il y a difficulté à reconnaître et accepter l’autre comme étant différent. Le dialogue est nécessaire et important pour une compréhension mutuelle et une prise de décisions communes face aux impératifs de la vie.

Enfin, la phase de maturité du couple est celle où chaque membre est prêt à s’investir toujours mieux pour construire un ensemble. Ce n’est plus le temps de la création, de l’organisation ou de la recherche de solutions, mais celui de la jouissance des œuvres communes. C’est  le  temps  de  la  sérénité,  de  l’ouverture,  du  partage  de  toutes  les richesses de la vie conjugale, en savourant les fruits de l’expérience commune. La perception du conjoint s’est modifiée et précisée de façon plus réelle, plus objective et chacun est aimé et accepté tel qu’il est. Le couple a tissé une œuvre d’art, pas forcément un chef-d’œuvre, mais une  réalisation  originale,  unique,  une  création  commune,  expression  d’un cheminement plein d’obstacles, mais illuminé par l’amour conjugal. Il  peut  y  avoir  un  passage  difficile,  quand  le  couple  a  l’impression d’arriver à un terme, il se démobilise et l’énergie n’étant plus utilisée, vont surgir des malaises physiques, moraux ou intellectuels. Une nouvelle synthèse est à faire qui rend les conjoints solidaires face au monde qui change et qui cimente leur unité.

C’est l’image du couple tremplin, lieu où les couples plus jeunes, ceux des enfants ou d’autres, peuvent puiser la force pour affronter le monde, couple référence, disponible, ouvert aux autres et prêt à transmettre son expérience, dans la mesure où on le lui demande. En affrontant et dépassant les crises, qui sont normales et nécessaires à son progrès et à sa maturité, le couple évolue vers sa « vitesse de croisière » et peut savourer des moments de bonheur lorsqu’ils se présentent.

Savoir vivre en couple-Odile CHAUVET. Tous droits réservés

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